L’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) a organisé, hier, un atelier de renforcement de capacités des agents de la douane sur la réglementation relative à l’éclairage. Prévue pour deux jours, cette formation cible près de 60 agents.

Dans sa politique de maîtrise de l’énergie, le Sénégal s’est engagé, depuis 2009, dans l’amélioration de l’efficacité de l’éclairage avec la promotion des lampes à économie d’énergie. L’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) indique que l’éclairage représente jusqu’à 25 % des consommations d’énergie des ménages et intervient essentiellement aux heures de pointe, périodes les plus sensibles sur le réseau d’électricité. Ce programme fait partie des orientations prioritaires déclinées dans la Lettre de politique de développement du secteur de l’énergie et dans le Plan Sénégalais émergent (Pse) pour améliorer l’efficacité énergétique au Sénégal. Il consiste en la diffusion de 4.432.222 de lampes à économie d’énergie, qui consomment jusqu’à 80 à 92 % d’électricité en moins, en remplacement des lampes classiques à incandescence. Des mesures réglementaires ont été mises en place pour accompagner ce programme. Il s’agit du décret du 28 janvier 2011 portant interdiction de l’importation de lampes à incandescence et la promotion des lampes à économie d’énergie. Cependant, l’Aeme regrette que depuis l’avènement de ce décret, les lampes à incandescence classiques sont toujours présentes au Sénégal.

Une évaluation a fait ressortir certaines contraintes du côté de la douane. Parmi elle, il y a le fait que le contrôle physique des containers n’est pas tout le temps effectif ; la possibilité de déclarer sous une autre position tarifaire les lampes importées et les faire passer pour celles autorisées ; l’absence de renforcement de capacités et de documentation des agents de la douane. Ce constat a poussé l’Aeme a organisé cet atelier de formation de deux jours au profit de 60 agents de la douane. Il s’agit de les former sur les technologies d’éclairage en vue de renforcer le contrôle des importations de produits et d’équipements d’éclairage. Présidant la rencontre, Mor Ndiaye Mbaye, le Directeur de cabinet du ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables a regretté la poursuite de l’importation des lampes à incandescence malgré la mesure d’interdiction. Selon lui, il y a encore beaucoup à faire pour renforcer le cadre législatif en vigueur. Il a jugé nécessaire de renforcer les capacités des agents de la douane sur les technologies d’éclairage. Le président du Conseil de surveillance de l’Aeme a déclaré que sa structure a proposé, cette année, deux autres projets de textes. Il s’agit d’un projet de décret interdisant la commercialisation des lampes à incandescence et d’un projet de décret pour la conformité obligatoire aux normes des lampes à économie d’énergie. Selon Cheikh Mbacké Lô, une fois pris, ces textes permettront de passer à une vitesse supérieure dans la lutte contre l’importation des lampes à incandescence mais également de faire un saut qualitatif dans l’utilisation des lampes à économie d’énergie. Seulement, pour plus d’impact, soutient-il, il faut le renforcement des capacités des agents de la douane.

Aliou KANDE

SOURCE : LESOLEIL.SN