Un établissement de référence au service des populations


Le Centre médico-social des Douanes est une référence dans le District sanitaire sud (Gaspard Camara). Son ambition c’est de mieux servir les populations. Pour ce faire, les responsables misent sur le Projet de réhabilitation et d’équipement de l’établissement sanitaire soumis à l’appréciation de l’autorité.

Centre médico-social des Douanes (Colobane)

Créé en 1979, le Centre médico-social des Douanes, situé à Colobane (Cité des Douanes) constitue aujourd’hui un établissement de santé de référence dans la capitale. Sa vocation initiale était d’assurer les soins du personnel des Douanes et de leurs familles. Aujourd’hui, les populations environnantes notamment des Hlm, de Colobane, de Médina, de Fass Gueule Tapée, Cité Port, etc. et de l’intérieur du pays bénéficient de ses prestations grâce à un plateau technique relativement acceptable et un personnel qualifié. Son objectif, indique le médecin-chef du Centre médico-social des Douanes, Dr El Hadji Bamba Ndiaye, Docteur d’Etat en médecine, spécialiste en santé et sécurité au travail, c’était la préservation des effectifs des Douanes par l’application des mesures d’hygiène et de prophylaxie, le traitement des agents malades et de leurs familles, le respect des droits humains, l’assistance médicale des Unités opérationnelles, la participation au service public, etc. L’établissement sanitaire a une double subordination. Rattaché au Bureau des Affaires sociales, culturelles et sportives des Douanes, il est techniquement relié au District sanitaire sud à savoir Gaspard Camara. Le Centre médico-social offre différentes prestations notamment la consultation générale des prestations spécialisées (cardiologie, pédiatrie, dermatologie, Url, ophtalmologie, urologie, d’orologie etc.), dispose également d’une maternité, d’un laboratoire, d’une pharmacie IB, de la chirurgie dentaire, etc. Au total, le Centre dispose de 27 lits d’hospitalisation dont des Vip.
«Nous avons pratiquement toutes les spécialités dans le centre avec des soins de qualité», indique le médecin- chef. Ce qui fait qu’aujourd’hui, se félicite-t-il, le Centre est fréquenté par les populations environnantes.
De son point de vue, le plateau technique est suffisamment relevé pour offrir des soins de qualité «même s’il y a toujours des choses à améliorer». Et c’est en cela, dit-il, que la structure sanitaire constitue «une vitrine» pour la Douane car étant installée au cœur de la capitale. Ce qui fait qu’en 2020, le Centre a enregistré 20 238 consultations dont 1241 consultations prénatales (Cpm) et 258 accouchements et 1641 pansements. Les deux tiers sont constitués de la population environnante. A l’en croire, ces statistiques attestent la proximité de la Douane aux populations. D’autant plus, ajoute-t-il, que la Douane a un rôle social à travers son concept «Douane- Nation». A travers ce Centre, selon le médecin-chef, la Douane est en train de remplir pleinement sa mission sociale.
«Nous avons une hospitalisation de haute qualité qui n’a rien à envier les grands hôpitaux», assure-t-il.

Projet de réhabilitation
«en bonne voie»

L’ambition de l’autorité douanière c’est de rénover l’offre et le plateau technique. C’est dans cette perspective que s’inscrit le Projet de réhabilitation et d’équipement du Centre médico-social des Douanes. Selon le médecin-chef, le projet est «en bonne voie». A son avis, l’Administration des Douanes est dans les meilleures dispositions pour satisfaire cette doléance. Dr Ndiaye demeure convaincu que si ce projet arrive à terme, le Centre pourra assurer une prise en charge correcte des patients.
«Le nœud gordien c’est le plateau technique», admet-il. D’ailleurs, ce projet constitue l’un des défis majeurs du médecin-chef selon qui il s’agira «de relever le plateau médical, de le doter d’une radiographie, d’un appareil écho doppler cardiaque et d’une machine à hémogramme sanguin». Dr El Hadji Bamba Ndiaye est aussi conscient de l’urgence de relever les conditions de travail du personnel notamment les contractuels. Par ailleurs, il précise que les usagers s’acquittent d’un ticket modérateur fixé à 2000 francs Cfa pour les consultations médicales. Pendant ce temps, les examens de spécialités varient d’une à l’autre. C’est pourquoi, Dr Ndiaye appelle les usagers à fréquenter le Centre avec des prestations de qualité. Relativement aux pathologies, il indique qu’elles varient d’une année à une autre. Dans la plupart des cas, les pathologies les plus détectées relèvent de la chirurgie médicale (syndrome grippale, syndrome infectieux), des maladies digestives, des pathologies liées à l’appareil locomoteur, des urgences, etc.
Depuis son avènement à la tête du Centre médico-social en avril 2020, le médecin-chef du Centre médico- social des Douanes, Dr El Hadji Bamba Ndiaye, s’est beaucoup investi à la faire fonctionner 24 heures sur 24 au grand bénéfice des usagers. Dans le passé, il était quasiment impossible de se faire consulter par un médecin le week-end. Aujourd’hui, il y a toujours un médecin en permanence. A cela s’ajoute la présence des médecins spécialistes cinq jours sur sept. «Ce qui fait que le plateau médical est devenu alléchant», se félicite-t-il. A cette occasion, le médecin-chef a rendu un hommage appuyé au Directeur général des Douanes pour «son apport constant», au Directeur du Personnel et de la Logistique, au Chef du Bureau des Affaires sociales, culturelles et sportives ainsi qu’à l’ensemble du personnel du Centre médico-social «pour leur dévouement et leur engagement pour le bien-être des populations». A l’endroit de celles-ci, il a réitéré leur ferme volonté de satisfaire leurs préoccupations sanitaires.

Dr ELHADJI BAMBA NDIAYE, MEDECIN-DOUANIER

La force de deux passions

Premier médecin douanier du Sénégal, Docteur El Hadji Bamba Ndiaye, actuel médecin-chef du Centre médical des Douanes, a un parcours élogieux. A la fin de sa formation en qualité d’Agent de constatation des Douanes en 2008, il s’est réinscrit en médecine jusqu’à l’obtention de son Doctorat d’Etat en Médecine. Depuis lors, il consacre entièrement ses deux passions au service de la Nation.

Le parcours du Docteur El Hadji Bamba Ndiaye, médecin- chef du Centre médical des Douanes est atypique et force le respect. Une carrière riche. De la médecine à la Douane. Finalement, médecin-douanier. Il est rare de croiser un homme à la trajectoire comme celle de ce médecin. Le Dr Ndiaye pouvait se suffire de son statut d’Agent de constatation des Douanes, d’autant plus qu’il fut major de la 31e promotion. Assoifé de connaissances, il s’est réinscrit en 5e année de médecine à la fin de sa formation en Douane, au terme d’une formation sanctionnée par un Doctorat d’Etat avec la mention “Très honorable» avec les félicitations du jury” en 2013,

devenant ainsi le premier médecin douanier du Sénégal. Dans le cadre d’une spécialisation, il a également obtenu le diplôme d’Etudes en Santé et Sécurité au travail, après quatre années d’études supplémentaires. Il justifie ce choix par une « passion inconditionnelle et exclusive pour l’humain ». Le Dr Ndiaye a alors choisi « d’œuvrer » au profit de la santé physique, morale et psychologique des soldats et des sentinelles de l’économie et du développement que sont les agents des douanes. « La santé est la condition sine qua non afin que les soldats de l’économie puissent mener à bien leurs missions », rappelle-t-il. Sa carrière de médecin au sein de la Douane repose sur un triptyque : passion, vocation et projet. Son ambition, c’est de « garantir la santé physique et psychologique des douaniers, en adéquation avec cet aphorisme des anciens à savoir “un esprit sain dans un corps sain” ». C’est pourquoi il vit cette passion avec « humilité, responsabilité, amour dans un esprit chevaleresque emprunt d’exquise cordialité, et sens du devoir ». « Le devoir de tout homme est, dit-il, d’être utile aux hommes ». Le Dr Bamba Ndiaye se dit être à l’image de Artaban, « fier » d’appartenir à ce grand corps d’élite qu’est la Douane. Depuis le 6 avril 2020, date coïncidant avec le jour de son anniversaire, il a été nommé médecin-chef du Centre Médical des Douanes. Il compte de ce fait bien mériter les marques de confiance dont il bénéficie auprès de ses collègues et des populations en restant toujours au service de sa corporation. «L’Administration des Douanes m’a tout donné. C’est donc avec abnégation que je me consacre entièrement, corps et âme, à son service», confie-t-il.

Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, il a récemment initié une campagne de sensibilisation, dans l’ensemble des unités douanières de Dakar. Dans le cadre de la prévention, le Centre médico-social de la Douane a mis en place un dispositif de lavage des mains au sein du Centre médical. A cet effet, il relève que le personnel du Centre médical des Douanes a été formé sur la prévention, la détection et la prise en charge des cas. Dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre cette maladie, l’établissement sanitaire a, sous sa houlette, remis près de 8.000 affiches de sensibilisation sur la Covid-19 aux unités douanières grâce à l’appui du Service national d’Éducation et d’Information pour la Santé. Dans le passé, il a accompagné la colonie de vacances des Douanes comme médecin au Maroc, au Portugal et à Saint-Louis du Sénégal. Etant membre du comité directeur de l’AEDOP et de surcroît médecin de l’association, il a participé à la mission d’encadrement à la Mecque à trois reprises. Le Dr Ndiaye a aussi effectué, dans le cadre du renforcement de capacités et de la formation continue, des voyages au Kenya et au Cameroun à l’occasion des congrès de diabétologie. Toujours dans ce sillage, le médecin-chef a bénéficié d’une formation en Italie à Orvieto, à la Guardia de Finanzia, dans le cadre de la formation permanente que l’Administration des Douanes avait organisée en 2018. « Dans le cadre de nos activités, nous faisons beaucoup d’interventions à la suite d’accidents de la circulation dont les agents des Douanes sont victimes », précise-t-il. En cas d’accident, il indique qu’ils assurent la coordination du transfèrement à la prise en charge dans les grands hôpitaux. Il arrive qu’ils fassent des consultations à domicile pour des agents et leur famille « en cas d’urgence », ou encore des interventions par téléphone quand l’agent se trouve dans des zones lointaines.

« Sacrifices et détermination »

Après son baccalauréat en série D obtenu au lycée Seydina Limamoulaye, il a été orienté à la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Après avoir validé les quatre premières années, il a réussi au concours d’entrée à l’Ecole des Douanes. Après sa formation, il a été affecté à la brigade mobile de Vélingara en 2005 comme adjoint du chef de brigade aux côté du capitaine Abel Kader Mbengue et de Idrissa Ndour. Après 3 années passées à Vélingara, il a été le chef de poste de l’antenne de Diaobé. A la suite de ce séjour, il a décidé de revenir à Dakar afin de poursuivre ses études médicales. Il a donc été affecté à la fin de l’année 2008 au Bureau des Affaires sociales, culturelles et sportives (BASCS) où il a passé 11 années comme adjoint du médecin-chef Abdoulaye Diao. Pour la Douane, il trouve le milieu très intéressant avec la découverte de trois frontières (Gambie, Guinée Bissau et Guinée Conakry) qui délimitent le département de Vélingara qui fut son premier poste d’affectation. Son séjour au niveau de la brigade de Vélingara lui a non seulement permis de découvrir les différentes facettes de cette zone mais aussi d’exercer le métier de surveillance douanière. Parmi les nombreux services effectués, le Dr Ndiaye indique qu’il a été particulièrement marqué par les « embuscades dans les différentes panthères ». Titulaire de la médaille de la Douane en 2009, son passage dans cette zone lui a permis de découvrir les zones Sud et Sud-est. Ce travail exige, selon lui, « beaucoup de sacrifices et de détermination ». « Parfois la vie privée est sacrifiée sur l’autel du travail qui prend toute sa place », témoigne-t-il. « Ce qui fait que la charge de travail est lourde et il y a peu de temps consacré à la famille », poursuit le médecin- chef. Nonobstant les contraintes et les exigences, il vit le couple travail et vie familiale « avec passion et sérénité ». Marié à deux épouses, le Dr Ndiaye est père de 5 enfants dont 2 garçons et 3 filles. Passionné de sport, notamment les arts martiaux et l’athlétisme, il est ceinture noire en AIKIDO et président de Kennedy AIKIDO CLUB. Il a été récemment nommé Président de la Commission médicale de la Fédération sénégalaise d’athlétisme.

Docteur El Hadji Bamba Ndiaye apportant un réconfort à une patiente

Formation continue

Sur la santé et la sécurité au travail au Sénégal, il rappelle que la constitution de l’Organisation internationale du travail (OIT) a établi le principe selon lequel les travailleurs doivent être protégés contre les maladies en général ou les maladies professionnelles et les accidents de travail. L’OIT a adopté plus de 40 conventions et recommandations ainsi que 40 recueils de directives qui traitent de la santé et de la sécurité au travail. Malheureusement, indique le Dr Ndiaye, « il n’y a pas beaucoup de médecins du travail ». Beaucoup d’entreprises préfèrent, regrette-t-il, recruter des médecins généralistes au lieu de recruter des médecins du travail. Il en est de même de l’absence de visite d’aptitude et de visite annuelle. Au lieu de faire des activités de prévention, constate le Dr Ndiaye, « les médecins du travail font souvent des consultations de routine ». Il arrive parfois, de son point de vue, de voir par exemple un médecin pédiatre exerçant dans les entreprises. À ce sujet, il indexe l’absence de formation continue chez les médecins du travail qui, tous les 5 ans, doivent revisiter leurs compétences. Aujourd’hui, le secteur informel n’est pas couvert par la médecine du travail, d’après lui. Ce qui montre, à ses yeux,
« une faible application » des textes et des recommandations en matière de santé et de sécurité au travail. Il s’y ajoute que, croit-il savoir, « peu d’inspecteurs du travail visitent les entreprises et interviennent dans les cas d’accidents liés au travail ». Il pense que la Caisse de Sécurité sociale devrait davantage s’impliquer dans la vie des entreprises. Pour une meilleure prise en charge de la question, le Dr Ndiaye appelle à une application correcte des textes en matière de santé et de sécurité au travail. Il faut en plus, dit-il, assurer la santé et la sécurité au travail en menant des activités de prévention dans le cadre du Comité d’hygiène et de sécurité au travail et le document unique de l’entreprise. Le médecin indique également qu’il faudra assurer une concertation entre l’Etat, le patronat, les employeurs et le personnel et promouvoir une concertation de large spectre entre la Caisse de Sécurité sociale, les inspecteurs du travail, les employeurs, les salariés et le médecin du travail.

Mme DORETHY AGNECE DE CAMPOS, SAGE-FEMME D’ETAT A LA MATERNITE DU CENTRE MEDICO-SOCIAL DES DOUANES

Une vie dédiée au bien-être de la mère et de l’enfant

Près d’un quart de siècle au service de la mère et de l’enfant, Mme Dorethy Agnèce De Campos, sage-
femme d’Etat, a reçu, l’année dernière, une distinction
de l’Organisation mondiale des Douanes (OMD) à l’occasion de la Journée internationale des Douanes (JID). Elle a accueilli cette
reconnaissance avec «humilité» et souligne qu’elle constitue
«le commencement d’une autre phase» de sa vie.

Elle avait voulu devenir Docteur en Pharmacie ou en biologie. Le destin a décidé autrement. Depuis 1997, Mme Dorethy Agnèce De Campos est sage-femme d’Etat. Ce choix est le fruit d’une passion. «Un jour, raconte- t-elle, j’ai rencontré une sage-femme d’Etat à l’hôpital Principal, j’ai été séduite par l’empathie, la douceur et le dévouement avec lesquels elle prenait soin de ses patientes». Cet humanisme de la sage-femme, l’a poussée à changer d’option et d’orientation alors qu’elle était étudiante en Pharmacie à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et très brillante en chimie. Elle a alors décidé d’abandonner sa carrière universitaire pour passer le concours de sage-femme de l’Ecole nationale de développement sanitaire et social (ENDSS) qu’elle réussit avec brio. «Grâce à une sage-femme, je suis devenue ce que je suis aujourd’hui», se félicite-t-elle. Mme Dorethy ajoute qu’il n’existe pas un métier plus «noble» que celui de sage-femme. Aider une femme à devenir mère, l’assister de sa grossesse à son accouchement jusqu’aux premières années de vie de son enfant relève de «l’humanisme», assure-t-elle. Certes, si elle était Docteure en Pharmacie ou en biologie, etc. elle aurait pu avoir un niveau de vie beaucoup plus meilleur. Mais elle a opté d’être au service du bien-être de la mère et de l’enfant. Elle souligne que l’amour pour la femme et l’enfant «n’a pas de prix». «La sage- femme est responsable du devenir de l’enfant», indique-t-elle. Il arrive, d’après elle, qu’un enfant devienne un handicapé moteur à vie, dernier de sa classe, etc. «à cause d’une sage-femme, d’un accouchement». Cet apport de la sage-femme à la naissance est «capital» pour l’avenir d’un enfant, insiste Mme Dorethy Agnèce De Campos.
Depuis juillet 2010, elle travaille à la maternité du Centre médico-social des Douanes. Auparavant, elle a servi un peu partout à travers le pays. De l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff à l’hôpital Aristide Le Dantec en passant par le centre de santé de Koungheul en passant par le centre de santé de Kaffrine, à l’hôpital Le Dantec, aux centres médicaux de la société de transport Dakar Dem Dikk, de Sen’ Eau, ex-Sde (Société des eaux), etc. Après 24 ans de carrière, la «célébration des vies» de tous les jours continue à la marquer. «Le premier enfant d’un douanier né ici vient nous saluer chaque fois qu’il passe dans le Centre médico- social». Pour Mme Dorethy, cette marque de reconnaissance nous renforce et conforte dans l’exercice de ce métier. Cette année, l’Organisation mondiale des Douanes (OMD) a décerné un Certificat de reconnaissance à la maternité du Centre médico-social lors de la célébration de la Journée internationale des Douanes (JID). Une marque de reconnaissance accueillie avec «humilité». A son avis, cette distinction qui est à la fois une «fierté et une joie intense» n’est que «le début d’une autre phase de notre existence». Mme Dorethy est également d’avis que le mérite revient à tout le personnel du Centre médico-social des Douanes.

Cadre convivial

Dans l’exercice de son métier, elle souligne que les difficultés concernent principalement de «l’incompréhension».
«La salle d’accouchement est une salle d’urgence, il faut avoir le minimum», rappelle-t-elle. A ce titre, elle appelle l’autorité douanière à davantage améliorer l’offre médicale notamment le plateau technique de la maternité, le statut du personnel soignant ainsi que la formation. Toutefois, elle constate que beaucoup d’efforts ont été consentis. A son arrivée, la maternité ne disposait que de quatre lits d’hospitalisation. Son bureau servait même de salle de garde. Aujourd’hui, les choses s’améliorent, confie-t-elle. En 2017, le nombre de lits d’hospitalisation a connu une hausse et l’offre hôtelière améliorée. La particularité de la maternité à l’image du Centre médico-social, soutient la sage-femme, reste sa «proximité» avec les patients parce qu’on parle de «Douanes Nation, Douanes-famille». «A l’hôpital, nous recevons beaucoup plus de patients. Parfois, nous n’avons pas le temps nécessaire à leur consacrer.
Alors qu’ici, nous recevons des malades qui nous sont familiers. Ce sont nos sœurs, nos frères, nos enfants, etc. Il y a une affection réciproque avec nos patients», explique Mme Dorethy. Malgré son offre sanitaire de qualité, le taux de fréquentation de la maternité reste un pari à gagner. En 2020, la maternité a enregistré 251 accouchements dont 28 épouses de douaniers. De 2010 à 2020, au total, la maternité a enregistré 1454 accouchements dont 117 à son actif. «Nous aurons voulu recevoir plus de monde. La famille douanière doit savoir que le Centre médico-social est le sien», explique-t-elle. Pour elle, la meilleure façon d’augmenter le taux de fréquentation reste la communication et la sensibilisation.

Accouchement humanisé

Mère de quatre enfants, elle témoigne que ce n’est pas facile d’allier le travail et vie de famille. Toutefois, observe-t- elle, «une sage-femme doit savoir gérer ses émotions et ses relations». «Une sage-femme est d’abord une maman, elle doit savoir gérer l’urgence et la famille», avance-t-elle, soutenant que sa progéniture a fini par la comprendre.
«Nous essayons autant se faire se peut pour allier les deux sans que nos enfants en souffrent», rassure-t-elle. Sur l’accouchement humanisé, elle explique qu’elle vise uniquement qu’à «atténuer» les douleurs de la femme quand elle donne la vie. C’est pourquoi, on lui laisse le choix d’accoucher selon ses désirs (en position à genou, couchée, assise, etc.) et surtout d’être assistée par qui elle veut (son mari, sa belle-mère, sa belle-sœur, sa mère, …). Relativement à certains jugements de valeur à l’égard des sages-femmes, elle déclare que ces dernières sont en partie responsables.
«Une sage-femme est avant tout une femme, une mère au foyer, une épouse»,

rappelle-t-elle. De son point de vue, elle doit pouvoir «oublier» ses soucis pour gérer toute sorte de situation dans l’exercice de son travail. «Si nous n’avons pas une certaine retenue, nous risquons de tomber dans des travers», avertit-elle. «Dans notre maternité, nous essayons de gérer l’ambiance autant que nous pouvons pour mettre à l’aise les patientes», indique-t-elle.

Madame De CAMPOS déroule le concept d’accouchement humanisé avec une patiente
Dorethy Agnece De CAMPOS recevant son Certificat de Mérite de l’OMD des mains du Directeur général des Douanes

TEMOIGNAGES

Mme KAMBE SEYNABOU NDIAYE, PATIENTE

«Nous n’envions aucune structure sanitaire»

«Mme Durethy Agnèce De Campos a été d’un grand apport. Elle m’a suivie durant tout le processus de ma grossesse en mettant à l’aise à tout moment. Par la suite, j’ai dû accoucher dans une clinique à Rufisque. Ce n’était pas mon option de départ. Mais Dieu en a décidé ainsi. Au lendemain de mon accouchement, j’ai demandé à être transférée à la maternité du Centre médico-social des Douanes, chez Mme Durethy pour les soins post-accouchements. Ici, c’est notre maison et c’est ici que nous connaissons. Le personnel de la maternité accorde une attention particulière aux patientes. J’invite les agents des Douanes et leurs familles à venir se faire soigner ici car c’est leur maison. Nous n’avons pas à envier les cliniques encore moins les grands hôpitaux car nous avons tout ce qu’il faut dans ce Centre médical».

MAMADOU NDOYE, ACCOMPAGNANT DE PATIENTE

«L’accueil est génial»

«Depuis l’implantation du Centre médico-social des Douanes à l’Avenue Faidherbe, dans les années 70, ma famille et moi, nous le fréquentons régulièrement. Tous mes enfants sont nés. Je témoigne le professionnalisme et la rigueur du personnel soignant. L’accueil est génial. C’est pourquoi, chaque fois qu’un membre de ma famille sent le besoin de se faire consulter, nous quittons Mbao pour ici. En matière de médicine, il faut choisir son médecin et son hôpital pour un meilleur suivi sanitaire. J’invite tout le monde à fréquenter le Centre médico-social des Douanes car il n’est pas cher, et il dispense des soins et un traitement de qualité. Je lance un appel solennel aux autorités pour davantage améliorer le plateau technique de l’établissement sanitaire».

LUTTE CONTRE LA COVID-19

Le Centre médico-social joue sa partition

Dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19, le Centre médico-social joue un rôle primordial dans la sensibilisation des populations et des agents à travers des tournées dans les différentes Unités des Douanes. Dans la foulée, le Docteur El Hadji Bamba Ndiaye a félicité le Service National de l’Education et de l’Information pour la Santé (Sneips) qui leur a remis près de 4000 flyers de sensibilisation distribués aux Unités des Douanes de Dakar et des régions. Aussi, tout le personnel du Centre a été formé sur la Covid-19 notamment des actions à mener dans la lutte contre la pandémie. «Nous sommes en train de jouer notre partition dans la lutte contre cette pandémie», témoigne le médecin-chef du Centre médico-social des Douanes, Dr El Hadji Bamba Ndiaye. Toujours dans le cadre de cette lutte, il a été mis en place un dispositif «de canalisation» des malades à l’accueil. Tout patient est soumis à un interrogatoire avec notamment la prise de température avant l’orientation du patient.