C’est au cours de la Première Guerre mondiale et avec la naissance des hôpitaux de campagne que le recrutement des femmes dans les services militaires de santé a pris son essor en Europe.
Il faut noter qu’elles se sont toujours acquittées avec brio de leurs tâches lorsque les forces de sécurité les ont utilisées dans des activités d’infiltration et d’espionnage.
L’émergence de mouvements féministes puissants ainsi que le développement des droits de l’homme et du citoyen ont fini par bousculer le machisme des hommes et des idées reçues sur les femmes
pour leur laisser une place de plus en plus importante dans tous les domaines des sociétés modernes. Leur intégration dans les forces de défense et de sécurité en est une parfaite illustration.
Les enjeux et avantages liés à la féminisation des forces de défense et de sécurité ne sont plus à démonter. L’arrivée des femmes dans les corps militaires et paramilitaires doit renforcer leurs effectifs. Mais cela se passe non sans quelques contraintes qu’il convient de bien analyser afin de garantir un plein succès à cette initiative salutaire. Nous évoquerons ici particulièrement les obstacles socioculturels d’une part et les contraintes liées à la condition féminine d’autre part sans prétendre à l’exhaustivité dans l’identification des facteurs de blocage.
A. Les obstacles socioculturels
Sauf dans de très rares cas, le métier des armes au sens général, a toujours été réservé aux hommes ; les femmes jouant les seconds rôles dans ce domaine précis.
Cette réalité historique procède de la dichotomie opérée dans l’éducation des garçons et des filles qui a semé dans leur imaginaire commun l’immuabilité d’une situation de fait qui persiste, malgré l’évolution des mentalités.
Il se pose alors le problème du commandement, épine dorsale de tous corps militaires ou paramilitaires, que les femmes en uniforme doivent résoudre face aux hommes qui rechignent encore à admettre que leur autorité s’exerce sur eux de la manière la plus normale.
Pour ce faire, les femmes devront se départir de certains traits de caractères (émotivité, fragilité, vulnérabilité, etc.) tout en gardant leur féminité. C’est là un équilibre difficile mais qu’il faut nécessairement trouver pour ne pas être marginalisées.
B. Les contraintes liées à la condition féminine
Une femme n’est pas un homme. C’est certes une lapalissade mais qui pose l’équation de l’utilisation des femmes dans les forces de défense et de sécurité.
En effet, si le travail intellectuel place l’homme et la femme sur un pied d’égalité, leur différence sur le plan des aptitudes physiques rejaillit dans leur temps de disponibilité (travail de jour et travail de nuit) et la nature des services (service de bureau et service de brigade ou de terrain). L’expérience a montré qu’il faut une aptitude physique particulière pour effectuer certaines missions sur le terrain, eu égard à leur pénibilité à leur durée et aux conditions dans lesquelles elles se déroulent.
Il s’y ajoute que la femme est appelée, qu’elle que soit sa situation professionnelle, à jouer le rôle de mère de famille, ce qui la contraint à restreindre son temps de présence (congés administratifs, congés de maternité, etc.).
En conclusion, nous pouvons dire que la présence des femmes dans les forces de défense et de sécurité constitue une nécessité et un besoin réel, en particulier pour les douanes et la police avec notamment les fouilles effectuées sur des femmes.
L’intégration des femmes dans les forces de défense est donc devenue aujourd’hui irréversible. Cependant pour lui assurer une pleine, elle doit être encadrée par des mesures d’accompagnement et des dispositions spéciales statutaires en tenant compte de la spécificité de cette nouvelle donne. Faute de quoi certaines situations compliquées risquent de surgir et d’entraver l’exécution correcte de nos missions.