Les services de la douane et de la police nationale ont saisi, au cours d’une opération dénommée Porc-épic, 3, 900 tonnes de médicaments contrefaits et déféré au parquet 42 parmi les vendeurs, a indiqué, vendredi, le commandant Ibrahima Faye du Bureau central national d’Interpol. Le bilan de l’opération a donné les résultats suivants : 2 tonnes de médicaments saisies par la Douane et 1, 900 tonnes par la Police. ‘’Cette opération s’est déroulée dans les régions de Dakar, Kaolack, Tambacounda et Diourbel. Plusieurs saisies de médicaments hors circuit et même dans la rue ont été opérées. Et 42 parmi les vendeurs ont été arrêtés et déférés dans les parquets de leur résidence’’, a dit Ibrahima Faye, lors d’un point de presse. Les services de la douane et de la police, l’Ordre des pharmaciens, avec l’encadrement d’Interpol ont effectué une descente les 27, 28 et 29 mai dans ces sites. Cette opération entre dans le cadre du programme d’activité d’OITC Interpol qui appuie dix pays de l’Afrique de l’Ouest dans leur lutte contre la criminalité pharmaceutique. ‘’L’analyse de ces faux médicaments par des docteurs et pharmaciens a révélé que la majorité des produits est contrefaite, tandis que d’autres sont périmés et certains proviennent de vol ou détournement’’, a expliqué le commandant Faye. Il a ajouté que ces produits sont composés d’antibiotiques, de corticoïdes, d’anti-paludéens, d’antalgiques, des produits pédiatriques et d’aphrodisiaques. Le commandant Faye a souligné qu’un mètre cube de produits aphrodisiaques a été saisi à Kidira (région de Tambacounda).
‘’Leur tri est en train d’être fait dans les services et leurs résultats permettront de déterminer le nombre de chaque catégorie thérapeutique’’, a-t-il ajouté. L’adjointe au directeur de la pharmacie et du médicament du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Ndèye Dome Fall, a précisé de son côte que »toute prise de médicaments contrefaits comporte un risque et doit être justifiée ». ‘’Puisqu’ils sont détournés du circuit de distribution, on ne peut attester ni de leur qualité ni de leur efficacité. Il est absolument nécessaire de contrôler toutes les opérations les concernant en les confiant à des personnes disposant de compétences requises’’, a-t-elle dit. Mme Fall a également souligné les conséquences multiples qu’engendrent les produits contrefaits à savoir les échecs thérapeutiques, l’intoxication, l’atteinte des organes (foie, cœur…). Elle a rappelé que la vente de médicaments est un monopole réservé exclusivement aux pharmaciens qui les conservent dans les meilleures conditions.
Ndèye Dome Fall a également invité les pouvoirs publics à agir, afin d’éliminer la vente de ces médicaments. ‘’Une synergie d’actions, une application de la loi, une campagne de sensibilisation et d’information créeront des alternatives efficaces’’, a-t-elle fait observer.