La fluidité et la sécurité des personnes et des biens aux frontières exigent l’optimisation et la mutualisation des forces de défense et de sécurité. C’est la conviction du commissaire Abdoul Wahab Sall, directeur de la Police de l’Air et des Frontières, qui intervenait dans le panel de haut niveau sur « Douanes et frontières Smart : Etat des lieux » à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la douane (Jid).  

Le commissaire Abdoul Wahab Sall, directeur de la Police de l’Air et des Frontières, a présenté la vision de la police nationale en matière de « gestion coordonnée ou intégrée des frontières ». Selon lui, ce concept a évalué avec la « vision moderne » de la gestion des frontières qui nécessite une « démarche inclusive et participative » des forces de défense et de sécurité dans le but d’assurer une efficience, une efficacité dans les différents événements. Le défi majeur : concilier la liberté de commerce transfrontalier-de la circulation des personnes et l’impératif de sécurité. « Il s’agit d’assurer le juste équilibre entre la sécurité et la liberté des personnes et des marchandises », a-t-il fait savoir. Le commissaire Sall a indiqué que ce processus plus ou moins achevé vise à simplifier les procédures, les mécanismes de contrôle pour faciliter la circulation des personnes et des biens. 

La mise en œuvre de ce concept exige, selon lui, une approche « gestion intra-services » pour optimiser les atouts et mutualiser les moyens afin d’aboutir à des performances. C’est en cela, apprécie-t-il, que l’initiative de la Douane est salutaire. « Il s’agit, ajoute-t-il, d’une prémisse de cette mutualisation pour une grande efficacité dans les interventions ».  Le commissaire Abdoul Wahab Sall a aussi indiqué qu’au-delà de cette conception intra-services, l’autre défi reste la collaboration avec les Etats voisins. La matérialisation de ce concept multilatéral de la gestion intégrée des frontières fait appel aux postes de contrôles juxtaposés ou aux centres de coopération (Police-douanes).

Dans le cadre de cette coopération interservices, il est prévu des patrouilles mixtes, des échanges d’informations à temps réel et des informations intégrées. De l’avis du commissaire Sall, tout cela a été expérimenté dans le cadre du Projet d’appui à la gestion des frontières. 

Le commissaire Sall est également d’avis que la police dispose d’atouts qui peuvent réellement être mutualisés en vision notamment en matière de frontières intelligentes, les moyens de fluidifier la circulation des personnes et des biens, le maillage du territoire national, la création d’un certain nombre de dispositifs, etc. L’objectif, selon lui, c’est d’étendre la modernisation des systèmes de contrôle au niveau des frontières terrestres (Rosso, Kidiria, etc.) et de parvenir à assurer la mixité de la circulation des personnes et des biens.  « Autant d’atouts, dit-il, qu’on pourrait mettre ensemble ».  Dans le passé, a rappelé le commissaire Sall, il y a eu beaucoup de tentatives mais qui n’ont pas malheureusement abouti. C’est pourquoi, il appelle les forces de défense et de sécurité et les parties concernées à les développer et à les formaliser. « Dans la pratique, cette gestion coordonnée des frontières existe mais il va falloir la formaliser », a-t-il plaidé. Pour ce faire, il va falloir aboutir à un protocole d’interservices « pour dépasser un certain nombre de contingences, de chevauchements dans nos compétences et de nos attributions ». D’autant plus qu’au plan international, a regretté le commissaire Sall, notre pays ne parvient pas encore à avoir des postes de contrôles juxtaposés dignes de son nom ».  

BRPC