Les journées de partage et de vulgarisation du processus de dématérialisation des procédures douanières et des formalités du commerce extérieur tenues, ce week-end, à Saly, ont été une occasion, pour les usagers, de magnifier le nouveau système informatique de la Douane qui leur permettra d’être plus performants.

La mobilisation était forte lors de ces journées à l’initiative de la Direction des systèmes informatiques douaniers (Dsid). Plus de 250 participants issus des administrations publiques comme les Impôts et le Trésor, des opérateurs économiques et industriels, des commissionnaires en douane agréés, des consignataires, des organisations professionnelles, des commissionnaires en douane agréés, celles patronales y ont pris part.

Pour le directeur général de la Douane, l’objectif de cette rencontre est de répondre aux préoccupations des usagers du service public qui souhaitent des prestations à la hauteur des droits et taxes qu’ils paient. De l’avis de Papa Ousmane Guèye, la dématérialisation des procédures douanières s’inscrit dans le sillage tracé par l’Organisation mondiale des douanes (Omd) et s’inspire largement du schéma directeur de la réforme de l’État du Sénégal. L’examen de la chaîne actuelle de dédouanement au Sénégal fait ressortir, selon le colonel Guèye, « des procédures longues et multiples et parfois peu adaptées aux exigences de célérité et d’efficacité ainsi qu’un large recours aux documents sur papier ». Et c’est pour cette raison, a-t-il expliqué, que l’administration des Douanes, dans la consolidation de la dématérialisation des procédures douanières et des formalités du commerce extérieur, envisage la mise en production d’une nouvelle vision du système « Gestion automatisée des informations douanières et des échanges » (Gainde).

Le colonel Alioune Dione, Directeur des Systèmes informatiques douaniers (Dsid) à la Direction générale de la Douane a vanté la nouvelle version du système informatique qui, à son avis, constitue une véritable révolution. Selon lui, l’administration de la Douane a entamé, depuis 2011, un processus qui vise à la rapprocher davantage de ses usagers pour mieux collecter les recettes de l’État, renforcer la lutte contre les insécurités et soutenir les entreprises. Ce processus, a-t-il dit, devrait permettre à l’administration de la Douane de rendre plus simple la vie des usagers, de passer moins de temps et de réduire les coûts. 

Ainsi, a indiqué le colonel Dione, le système Gainde, dans sa nouvelle version, s’accompagnera d’innovations majeures. « On n’aura plus de papiers dans tout le traitement des documents des commissions en douane. Ce qui nous permettra de simplifier les procédures en réduisant les coûts, de lutter pour préserver la sécurité nationale au Sénégal », a affirmé le patron de la Dsid.

La nouvelle version, une révolution

L’un des défis de l’administration de la Douane consiste à faire en sorte que tous les acteurs soient dans le système, de l’étendre à l’échelle nationale. Et toutes les dispositions ont été prises en ce sens, assure le colonel Dione. Pour ce qui est de la connexion de toutes les régions, a-t-il indiqué, « un document de référence a été déjà élaboré et l’autorité, est en train de rechercher les financements nécessaires pour pouvoir connecter toutes les unités intérieures douanières ».

Pour mieux gérer ces changements, l’administration de la Douane a misé sur l’implication et la formation des acteurs. « Sur les trois ans, on a formé près de 3.000 acteurs pour leur permettre de mieux utiliser le système et de comprendre toutes ses subtilités. La douane a aussi beaucoup travaillé sur le volet sécuritaire pour permettre aux usagers de travailler de façon sécuritaire », a assuré le colonel Dione.

Pour Cheikh Loum Pouye, président du Conseil de discipline des commissionnaires agrées en douanes, ce système permet aux usagers d’être beaucoup plus performants. « La dématérialisation, c’est la suppression du papier, la création d’une passerelle qui relie l’administration de la Douane à chaque usager et que chaque usager doit emprunter pour faire ses opérations des douanes à partir de son bureau jusqu’à l’obtention du bon à enlever », indique-t-il. Selon M. Pouye, cette modernisation entre en droite ligne avec la feuille du Doing Business 2018 qui, dans l’indice contrôle transfrontalier, repose sur trois axes fondamentaux que sont la célérité, la réduction des délais et celle des coûts de traitement.

S. O. F.